"Renforcer le genre à l’Université : regards croisés d’expériences africaines, latino-américaines et européennes" (12/12/2014, Université de Bordeaux)
Télécharger le programme
Les photos de la Journée d’études
Réécoutez les interventions :
Elisabeth HOFMANN
(Enseignante-chercheure à l’Université de Bordeaux)
Elisabeth HOFMANN, Introduction "Renforcer le genre à l’Université" by Genre En Action on Mixcloud
Claudy Vouhé
(Genre en Action, France)
Claudy VOUHE, "Retour sur le colloque de 2004 : Renforcer le genre dans la recherche" by Genre En Action on Mixcloud
Michel Cahen
LAM, Université de Bordeaux
Michel CAHEN, "Retour sur le colloque de 2004 : Renforcer le genre dans la recherche" by Genre En Action on Mixcloud
Yamina RAHOU
CRASC, Algérie
Yamina RAHOU, "La recherche sur le genre en Algérie" by Genre En Action on Mixcloud
Céline KULA KIM
RDCongo, France
Céline KULA KIM, "Valorisation de la recherche sur le genre en Afrique" by Genre En Action on Mixcloud
Pr Fatou SARR
Université Cheik Anta Diop, Dakar
Fatou SARR, "Le Laboratoire Genre et Recherche scientifique de l’IFAN dix ans après" (Dakar) by Genre En Action on Mixcloud
Dr Yvette ONIBON DOUBOGAN
Université Parakou, Bénin
Yvette ONIBON, "Les femmes dans les universités publiques au Bénin" by Genre En Action on Mixcloud
Christine VERSCHUUR
IHEID, Université de Genève
Yves RAIBAUD
Maître de conférence et chargé de mission Egalité femmes hommes, Université Bordeaux Montaigne
Yves RAIBAUD, "La prise en compte institutionnelle du genre à l’Université de Bordeaux" by Genre En Action on Mixcloud
Nicole OLLIER
Professeure à l’Université Bordeaux Montaigne
Nicole OLLIER, "L’atelier genre à l’Université Bordeaux Montaigne" by Genre En Action on Mixcloud
Projet Equality
Interview de la Pr. Ana Rosa Ruíz Fernández, Coordinatrice scientifique du projet d’EQUALITY (Costa Rica), un projet financé par l’Union Européene
Les enjeux de la prise en compte du genre à l’Université
Le terme « genre » renvoie aux identités socialement construites des femmes et des hommes, aux questions d’égalité et d’équité des droits, pouvoirs, responsabilités et charges, à la division du travail (à tous les niveaux), à l’accès et au contrôle des ressources et à des notions de justice. La thématique genre n’a pas toujours été présente dans l’Université.
Si des travaux de recherche sur les femmes, sur l’invisibilité de leur travail et sur les inégalités dont elles pâtissent ont vu le jour dans les années 70 et 80, dans le sillon de la 2è vague du féminisme en Amérique du Nord et en Europe, cette dynamique n’a pas toujours pu se maintenir dans le temps. Le sommet de Pékin en 1995 a donné un nouveau souffle à la diffusion de cette thématique et elle est (re)venue dans nos institutions plus au moins rapidement, notamment comme objet de recherche ou d’enseignements. Déjà à ce niveau, l’arrivée du genre est complexe : les recherches sur le genre transcendent souvent les disciplines qui structurent les universités et l’enseignement du genre implique implicitement ou explicitement une réflexivité des apprenant-e-s qui est en contraste avec des méthodes d’enseignement universitaires ordinaires.
Toutefois, le genre n’est pas juste une catégorie d’analyse ou une thématique comme une autre, c’est une thématique avec un potentiel politique fort. L’approche genre incite à une critique du statut quo concernant les inégalités entre genres et pose des questions fondamentales sur les équilibres dans le partage du pouvoir, sur le caractère inclusif des processus de prise de décision, et sur les obstacles à une pleine participation, aux articulations entre sphères – la privée et la publique -, à l’épanouissement de toutes et tous comme citoyen-ne.
Interview de la Pr. Fatou Sarr (Dakar)
Cette mise sur agenda du genre dans la recherche et dans l’enseignement appelle aussi à une interrogation du fonctionnement des institutions porteuses de ces enseignements et recherches : quelle est la place de la valeur égalité femmes-hommes et son opérationnalisation dans la gouvernance des universités ? Quelle est l’articulation entre le renforcement du genre dans la recherche et l’enseignement avec le genre dans la gouvernance institutionnelle au sens large (parité dans les instances décisionnelles, différences de genre dans les filières et dans l’évolution des carrières du personnel de toutes les catégories, lutte contre les discriminations et les violences de genre au sein de l’Université, etc.). Et pour l’ensemble de ces domaines (recherche, éducation, gouvernance) se pose la question des stratégies et des dispositifs qui sont mis en œuvre pour avancer, et de leur degré d’institutionnalisation. Et last not least : quels moyens sont consacrés à ces efforts de « genrer » la gouvernance, ainsi qu’aux recherches et à l’enseignement du genre ?