A l’heure de la mondialisation, les marchés « mènent la danse » et les politiques macroéconomiques définissent le sens du développement. Le plus souvent conjuguées au niveau « micro » (micro-finance, micro-crédits, micro-entreprises), les politiques de soutien économique en faveur des femmes ont montré leurs limites. Pour Genre en Action, il est essentiel d’« amener les gouvernements à intégrer l’approche selon le genre dans leurs analyses sur le PIB, le plein emploi, les finances publiques, les politiques budgétaires, bref, tout ce qui touche les fondements d’une économie. ».
Aucune politique économique n’est neutre, et toutes les politiques, économiques ou non, peuvent avoir des répercussions sur l’égalité entre les femmes et les hommes, notamment sur les revenus des femmes et leur autonomie à les gérer. Les modèles économiques mis en place ces 20 dernières années - et de façon accélérée par la mondialisation - sont à la fois causes et conséquences des inégalités de genre, autant que les modèles de genre, inégalitaires, sont causes et conséquences des crises économiques actuelles. Le changement doit donc s’opérer sur les deux modèles et combiner l’empowerment et la lutte pour les droits des femmes et la lutte pour de nouveaux paradigmes économiques. Romantique, utopique, n’importequoitique ? N’empêche ... Tunis hier, Istanbul aujourd’hui : les femmes et les hommes réclament ensemble le changement. Un autre modèle économique est possible. Oui, mais si et seulement si un autre modèle de genre grandit en son juste sein.
Comment intégrer le genre au plus haut niveau des décisions économiques ?
Par la formation, répondons-nous : former les personnes aux commandes des institutions internationales, nationales et locales, et nous former nous, femmes et féministes de la société civile, pour renforcer nos plaidoyers et accroître notre vigilance. C’est ce qui est ressorti de ce premier atelier MIC MAC à Madagascar qui a permis de réaliser un travail de « réseautage » destiné à susciter l’engagement des institutions participantes en vue de l’intégration du genre dans les politiques économiques et de la budgétisation sensible au genre.
Par Mina Rakotoarindrasata et Jeannine Ramarokoto (Similarenta - Genre en Action) & Claudy Vouhé (présidente de Genre en Action)
Le projet MICMAC cherche des partenaires prêts à accueillir et co-organiser des ateliers sur le modèle testé à Madagasar. Contactez-nous !