Accueil > Archives > Ressources > Archives > DE LA PLANIFICATION FAMILIALE À LA SANTÉ DE LA REPRODUCTION : L’ÉVOLUTION DES (...)
DE LA PLANIFICATION FAMILIALE À LA SANTÉ DE LA REPRODUCTION : L’ÉVOLUTION DES PROGRAMMES DIX ANS APRÈS LES ACCORDS DU CAIRE
mardi 28 août 2007
La comparaison de deux enquêtes démographiques et de santé réalisées dans 33 pays en 1986-1995 et 1995-2002 a permis de montrer des progrès dans les indicateurs de planification familiale. L’information sur les différentes méthodes de contraception et la prévalence contraceptive ont progressé aussi bien en Afrique subsaharienne que dans les autres pays.
Arlette GAUTIER
LPED, UMR IRD-Université de Provence 151
CONCLUSION : RETROUVER LE CAP DU PROGRAMME D’ACTION DU CAIRE
Une certaine diversification des méthodes s’est également produite, bien que dans sept pays la ligature soit la méthode majoritaire de contraception alors que de nombreuses femmes ont une demande d’espacement des naissances. On peut également regretter que les améliorations aient été légères, alors que certains pays, comme le Bangladesh ou le Malawi, ont connu des progrès nettement plus significatifs. De plus, les données ne permettent pas de vérifier les avancées dans la qualité des informations fournies sur les différentes méthodes de contraception, qui était très insuffisante là où elle a pu être mesurée.
La transformation des services de planification familiale en services de santé reproductive a été réalisée plus souvent en Amérique latine qu’en Afrique et surtout qu’en Asie. Elle s’est souvent limitée à l’adjonction de la planification familiale aux services de santé materno infantile et parfois d’activités de prévention des MST et VIH. Les enquêtes démographiques et de santé ne permettent d’ailleurs que de mesurer ces actions, les infertilités, les cancers et autres morbidités reproductives n’étant pas prises en compte. Il faut souligner cependant l’absence de progrès réalisés depuis dix ans dans l’accès des parturientes à de bonnes conditions d’accouchement. « Sauver la vie de celles qui donnent » la vie n’est manifestement toujours pas une priorité des politiques publiques, ce qui augure mal de la volonté de mettre en oeuvre le reste du programme d’action du Caire.
La dégradation de la situation économique de certains pays, la poursuite de programmes d’ajustement structurels qui réduisent leurs marges de manœuvre et leurs dépenses sociales, les réformes de la santé qui ont parfois réduit l’accès aux soins sont quelques unes des explications avancées. Il serait donc nécessaire de réaffirmer les principes du Caire en les inscrivant fermement dans l’objectif de la santé pour tous qui reste une nécessité absolue.