Genre en action

Réseau international francophone pour l’égalité des femmes et des hommes dans le développement.

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Ateliers de formation à l’approche Genre & développement

lundi 20 avril 2015, par Genre en Action

Genre en Action, avec des membres de son réseau, organise des ateliers de formation sur le genre et le développement ouverts aux militant.e.s et professionnel.le.s du développement local et/ou international.

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2015 - Une formation professionnelle pour intégrer le genre dans les projets de développement, Bordeaux

A l’occasion de la nouvelle édition du "Référentiel pour la formation des formateurs et des formatrices en Genre et Développement", Genre en Action et ASTER-International ont organisé une formation sur le genre et le développement à Bordeaux, du 12 au 15 octobre 2015. Intitulée "L’approche genre dans le développement Social et local a l’international et en france ", la formation a eu pour objectif de permettre à des personnes opérant dans le domaine de la coopération internationale et du développement local de renforcer leur capacité à intégrer l’approche genre dans leurs actions et projets (secteur public, privé ou associatif, dans le domaine social, économique, culturel, sportif, éducatif, etc.). Elle a été organisée à l’occasion de la sortie de la nouvelle édition du "Référentiel pour la formation des formateurs et des formatrices en Genre et Développement".

Chaque participante nouvellement formée par les expertes de Genre en Action s’est vue remettre une “attestation de formation”. Félicitations à Roa, Catherine, Honorine, Maud, Kate, Fanny, Marie-Christine…

Une dizaine de participantes se sont retrouvées autour d’Elisabeth Hofmann et Claudy Vouhé, expertes francophones dans le domaine du genre et du développement, co-fondatrices du réseau Genre en Action. Le profil des participantes a représenté des horizons divers, de France et d’Afrique (Côte d’Ivoire) : chercheure en sciences sociales, chargée de mission à l’égalité F/H à l’éducation nationale, attachée au développement dans une ambassade, consultante dans le domaine de la pêche, accompagnatrice de femmes entrepreneures, etc. Nous regrettons que l’ensemble des inscrit-e-s n’ait pu assister à la formation, ceux et celles des pays du Sud dont les VISA n’ont pas été acceptés.

Axée sur une approche participative et sur les cas réellement vécus par les participantes, la formation a permis à chacune de s’exprimer et de partager ses expériences.

Comment intégrer le genre dans la gestion de projet ?

La formation a permis l’acquisition des concepts essentiels à l’analyse selon le genre et de compétences spécifiques pour intégrer le genre dans la gestion de projets. Du diagnostic à l’élaboration du cadre logique, de la conception des objectifs et l’élaboration des indicateurs, des critères d’évaluation aux mesures d’impacts..., chaque cycle d’un projet de développement est traversé par des enjeux de genre.

Puisque la société est faite de femmes et d’hommes, de rapports dits “genrés” souvent considérés comme naturels et donc invisibles, il faut traquer les manifestations des rapports de genre dans tous les domaines.

Un exemple typique a été donné pour illustrer la différence entre des projets “centrés sur les femmes” et des projets “intégrant le genre”. Pour inciter les familles à scolariser leurs filles, des écoles de Côte d’Ivoire ont garanti un repas gratuit aux enfants de sexe féminin scolarisés. Ce projet a eu pour effet positif d’améliorer le taux de scolarisation des filles. Mais, il a eu également pour impact une diminution de la scolarisation des garçons, ce qui n’était bien sûr pas l’effet recherché ! En fait, ce programme n’avait pas pris en compte que les rapports de genre au sein des familles. Ces familles qui s’appuient sur les enfants – traditionnellement de sexe féminin - pour aider les mères dans les tâches domestiques et les travaux au champ, ont donc retenu le garçon au lieu de la fille qui pouvait bénéficier seule du repas gratuit.

Faire émerger les rapports de genre, les rendre visibles est une tâche ardue mais aucun projet de développement ne peut réussir sans les comprendre et les prendre en compte.

La communication : option ou réflexe ?

Souvent oubliée dans la gestion de projets, la communication, en particulier la communication “web 2.0”, a fait l’objet d’un moment de discussion spécifique, dans une perspective féministe. Lorie Decung, responsable de la communication à Genre en Action, a rappelé que dans un contexte où les acteurs et actrices du genre et du développement souhaitent le changement social, il est important d’avoir une “communication réflexe” pour valoriser les savoirs et agir sur les mentalités. Les femmes rencontrent des obstacles spécifiques dans le domaine de la communication : elles sont moins légitimes à prendre la parole, ont plus de compétences que les hommes à acquérir du fait de leur socialisation sexuée, et ont moins accès à des outils de communication coûteux qui leur paraissent complexes (logicuels, applications, smartphones, etc.). C’est donc un point de vigilance à avoir.

Restituer et opérationnaliser dès le lendemain…

Au terme du quatrième et dernier jour de formation, un temps a été donné à la réflexion sur la restitution des connaissances acquises lors de cette formation (auprès de son administration, de son réseau, de ses pairs, etc.) afin que les savoirs se transmettent et surtout, se concrétisent dans le travail au quotidien des participantes. D’ailleurs, tout au long de la formation, les formatrices ont sciemment choisi de baser les exercices pratiques sur des problématiques réelles vécues par les participantes. Par petit groupe, celles-ci ont “chaussé des lunettes de genre” pour réexaminer des projets menés par le passé ou en cours ainsi que les méthodologies utilisées.

Durant plusieurs mois après cet atelier de formation, les participantes pourront continuer à échanger entre elles et avec les formatrices. Un espace de discussion en ligne leur permettra de partager leurs expériences et de se faire aider face aux éventuelles difficultés rencontrées sur le terrain pour opérationnaliser l’intégration du genre dans les projets de développement.


Elisabeth Hofmann est économiste du développement et experte en genre. Elle est titulaire de la Chaire UNESCO sur la formation des professionnel-le-s du développement à l’Université Bordeaux III et chercheure au Laboratoire des Afriques dans le Monde à l’IEP de Bordeaux. Consultante, évaluatrice et formatrice, Elisabeth Hofmann est également membre active et cofondatrice de Genre en Action.

Claudy Vouhé est consultante internationale, spécialiste de l’Afrique. Elle est une des pionnières de l’expertise francophone en genre et développement. Elle a enseigné à l’université de Londres, intervient à l’IHEID (Suisse) et forme depuis 20 ans les acteurs et les actrices du développement aux enjeux de genre. Militante de l’égalité Femme-Hommes, Claudy Vouhé a été présidente de Genre en Action de 2009 à 2014.

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