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Mama KOITE DOUMBIA (Mali), co-fondatrice de Genre en Action

mercredi 8 octobre 2014, par Genre en Action

Figure du mouvement des femmes au Mali, Mama Koité Doumbia a rejoint le réseau Genre en Action en 2006, et en a était la vice-présidente de 2009 à 2013.

Une activiste des droits des femmes distinguée pour ses engagements

Engagée depuis plus de 30 ans pour les droits des femmes africaines et la paix, Mama Koité Doumbia se bat pour « un Monde de Paix et de Justice ».

Professeure d’Histoire et de Géographie, inspectrice de la Jeunesse et des Sports, syndicaliste, son ardeur à combattre les injustices l’a amenée à prendre de nombreuses responsabilités au sein d’ONG et de réseaux de défenseurs des droits humains.

Présidente de FEMNET (Réseau de Développement et de communication des femmes africaines) de 2009 à 2010, et du point focal FEMNET/MALI (MUSONET) depuis 2004, Mama Koite est également membre du groupe consultatif de la Société civile d’ONU FEMMES de l’Afrique de l’Ouest et du Centre et vice-Présidente du Conseil Economique de l’Union Africaine/ECOSOCC.

C’est dans le cadre de son travail en faveur de l’égalité de genre à l’ECOSOCC qu’elle a reçu en 2011 la haute distinction des « Gender Awards ». D’autres prix ont également rendu hommage à son engagement : en 2007, elle a reçu pour le prix Minerva du Mérite par l’Association italienne « It Club delle Donne » (le Club des femmes) ; en 2005, elle a été parmi les 1000 femmes proposées pour le Prix Nobel de la Paix.

« Sans paix, il n’y a pas de développement ; sans développement, il n’y a pas de paix »

La paix est un axe important de l’engagement de Mama Koite Doumbia, qui est également présidente de la Coalition Nationale de la CPI /Mali contre l’impunité. « Les femmes sont victimes de violences de toutes sortes et dans les conflits, leurs corps sont les théâtres de vengeances et de haine ». Lors de la crise dans le Nord Mali en 2012-2013 qui a ébranlé le pays, elle a mené des actions de plaidoyer international en faveur de l’application de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU, afin de porter « une attention particulière à l’impact des guerres sur les femmes » et de reconnaître « le rôle joué par les femmes en tant qu’actrices de paix ».

La Caravane des femmes, mises en place au moment des élections de l’été 2013 a permis d’atteindre 60% de votes féminins au 1er tour, mais surtout de former des élites politiques pour les prochaines élections. La poursuite des crimes commis sur les femmes durant le conflit est un défi pour les femmes maliennes. Le viol comme arme de guerre, pratiqué par les groupes intégristes, a fait d’innombrables victimes, dont les traumatismes, physiques et psychologiques ne guériront pas tant que ces crimes ne seront pas punis et les victimes prises en charge.

Si l’intégrisme religieux grandissant dans certaines régions du Mali est une menace pour les femmes, Mama Koite Doumbia rappelle que la sécurité des femmes passe aussi par leur autonomie économique (l’accès à la terre, à l’eau, à des ressources financières plus conséquentes que le micro-crédit), le renforcement des politiques de santé maternelle – le Mali connaît encore un taux élevé de mortalité maternelle et néonatale, et la lutte contre les « les pesanteurs culturelles et sociales qui freinent encore leur émancipation. »

Actuellement, Mama Koite travaille avec des jeunes – filles et garçons - pour lutter contre les violences faites aux femmes. « Puisque la plupart des violences sont faites par les hommes, je veux croire qu’on réussira ce combat avec eux. »

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