Genre en action

Réseau international francophone pour l’égalité des femmes et des hommes dans le développement.

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Orientations stratégiques 2014 - 2017

lundi 25 mai 2015, par Genre en Action

La dynamique francophone sur le thème genre et développement est de plus en plus visible, mais elle manque toujours d’une articulation internationale que Genre en Action contribue à accroître. Découvrez nos orientations stratégiques pour 2014-2017.

Le contexte : des défis qui persistent …

Depuis 2003, en collaboration avec ses membres, ses bénévoles, ses adhérent-e-s et avec le soutien de partenaires financiers, Genre en Action fournit des contenus, des ressources, de l’expertise, des capacités, des éléments et des espaces de plaidoyer à de nombreux acteurs dans le domaine des Droits des femmes, de l’égalité de genre et de la prise en compte de l’approche « genre et développement » dans les pays francophones.

La réduction des inégalités entre les femmes et les hommes est une condition préalable au développement durable et les questions de genre commencent à trouver la place au sein de la recherche sur le développement et dans les programmes et politiques publiques d’aide du développement.

La mise en place de programmes et politiques qui contribuent à la lutte contre les inégalités de genre interpelle tant les chercheur-e-s que « les politiques » et les agents de développement face à une réalité quasi-universelle, même si elle se décline différemment selon les contextes : les femmes sont plus pauvres que les hommes et elles sont affectées différemment par la pauvreté. Elles n’ont ni les mêmes responsabilités et opportunités ni les mêmes stratégies que les hommes dans la sphère sociale et économique. Elles sont plus souvent victimes de violences dans les sphères privés et publics et ceci parce qu’elles sont femmes. Dans de nombreux contextes, leur marginalisation politique et leur exclusion sociale et économique se renforcent mutuellement. Sans prise en compte de ces réalités, les politiques, programmes et projets de développement tendent à renforcer la/les pensées dominantes, les hiérarchies et les facteurs d’exclusion qui agissent contre les femmes.
Si la reconnaissance de la place des relations femmes-hommes dans le développement progresse, la pratique francophone dans ce domaine reste encore insuffisante. Généralement, les organismes de développement francophones n’ont pas encore reconnu (politiquement) et intégré (opérationnellement) l’approche Genre et Développement dans leurs orientations et leurs pratiques et rencontrent des difficultés réelles dans la mise en œuvre de l’approche transversale « genre » : manque d’informations, d’engagement, d’outils, de compétences, de soutien politique, de moyens et de bonnes pratiques.

Les universités pour leur part éprouvent des difficultés à intégrer le genre dans leur curriculum. Actuellement, dans le monde francophone, très peu de cours de 3ème cycle en genre et développement sont proposés, hormis au Canada. Les chercheur-e-s demandent des outils pour alimenter leur réflexion et leur pratique et des plateformes d’échange. Les travaux réalisés sur le genre sont peu valorisés, et l’utilisation des données « genre » dans la pratique du développement reste très marginale.

La stratégie 2014 – 2017

La stratégie et les actions envisagées pour la période 2014 – 2017 répondent à des enjeux-clés pour les membres du Réseau et pour toute la communauté d’acteurs-trices travaillant sur les droits humains et l’égalité entre les sexes dans les pays francophones. Le plaidoyer sur genre et développement, la mise en place de forums et groupes travail sur les questions d’égalité entre femmes et hommes, la diffusion de ressources en français sur genre et développement, le soutien à l’expertise francophone en genre et développement, la participation de francophones lors de grands événements internationaux, la formation en genre et développement, la mise en lumière des liens entre le genre et les politiques sont autant d’actions en cohérence avec les besoins exprimés.

Les objectifs répondent au constat global de manque d’information et de compétences sur la façon d’appréhender le genre dans les politiques de développement (y compris d’aide publique au développement) dans les pays francophones. Ils reflètent la nécessité d’assurer une veille (et donc une alerte) politique auprès des acteurs et actrices du développement (gouvernementaux et de la société civile). Finalement, ils répondent au besoin d’améliorer la participation et la contribution des francophones sur la scène internationale pour influencer les aspects à la fois théoriques, pratiques et politiques de la thématique « genre et développement ». Ces besoins ont été maintes fois exprimés par les membres du Réseau lors de rencontres et de consultations.

La concrétisation des activités du Réseau avec ses partenaires clés permettra de répondre aux enjeux de genre qui se posent dans l’espace francophone, en créant de multiples synergies avec d’autres partenaires et régions du monde (francophones ou non).

1. Recenser, réseauter et mobiliser les francophones autour du genre

Le recensement et l’augmentation des membres constituent le socle du réseautage et de la mobilisation. Les deux sont intimement liés. Le recensement est indispensable pour pouvoir répondre aux sollicitation et demandes de partenariat qui parviennent à Genre en Action. Le réseautage permet la mise en commun d’expériences de recherche, d’actions et de formations dans le but de repérer, mesurer et atténuer les inégalités de genre et d’améliorer les dispositifs de lutte contre ces inégalités. C’est une activité au cœur du travail de Genre en Action depuis 10 ans, à la fois à des fins politiques (plaidoyer) et opérationnelles (prise en compte transversale du genre). L’objectif est d’augmenter les connaissances, compétences et synergies entre les multiples acteurs impliqués afin qu’ils puissent, globalement et dans leur contexte spécifique, mesurer et analyser les changements dans les conditions macro, méso et micro de la mise en œuvre du genre et interpeller les responsables politiques.

Actuellement, environ 4000 personnes sont inscrites en tant que membres du Réseau. Au vu des 77 pays (57 états et gouvernement membres et 20 états observateurs) qui composent la Francophonie, ce chiffre est insuffisant. Un des objectifs de Genre en Action pour les 3 prochaines années est donc d’augmenter de manière significative le nombre de membres du réseau, tout en diversifiant les pays de provenance et les profils des personnes inscrites.

2. Informer et communiquer sur les enjeux et les outils du genre

Depuis 2003, les sites d’actualités sur le genre se sont développés, y compris dans l’espace francophone. La production et la diffusion d’informations sont essentielles pour renforcer les connaissances et les compétences, susciter la mobilisation et inciter une participation francophone plus importante lors des grands événements internationaux sur le genre et développement. Ce volet constitue le « cœur de métier » de Genre en Action. En 2014- 2017, Genre en Action recentrera son site sur la production et la diffusion d’expériences, la mise en avant d’enjeux spécifiques et le partage d’expertise, de ressources et d’outils réalisés par et pour les francophones. Pour l’actualité globale du genre, dont le volume augmente sans cesse, des partenariats seront mis en place. En resserrant les objectifs du portail, Genre en Action sera plus à même de renforcer les connaissances et les compétences en genre des francophones et de promouvoir les échanges entre eux.

3. Renforcer les compétences en genre des organisations francophones

Depuis sa création en 2003, le Réseau a mis en œuvre de nombreuses sensibilisations et formations. Le renforcement de la prise en compte du genre - et des compétences pour y parvenir - au sein des organisations impliquées dans la solidarité internationale et l’aide publique au développement est un objectif permanent de Genre en Action. Cet axe concerne à la fois des actions de formation stricto sensu– y compris la formation des formateurs et la production de référentiels de formation - mais aussi l’accompagnement d’organisations pour le renforcement des processus internes d’intégration, et, enfin, la construction d’argumentaires et d’outils de formation et de plaidoyer. Le renforcement des compétences se poursuivra à destination de différents publics, au Nord et au Sud. Afin de rendre ces actions pérennes financièrement, Genre en Action entend à la fois augmenter les subventions octroyées aux formations et mettre en place une stratégie et un barème pour la rémunération des formations par les commanditaires.

4. Accroître l’intégration des enjeux et l’influence de l’expertise francophones dans les processus et événements internationaux

Si l’échange d’informations « virtuelles » est indispensable, la présence et la contribution francophone lors de rencontres, sommets, colloques et événements locaux, nationaux, sous-régionaux ou internationaux, francophones ou non, est plus que jamais nécessaire.

5. Des actions, des thématiques et des pratiques innovantes

L’innovation sera de nouveau au cœur des activités de Genre en Action d’ici 2017, avec la mise en œuvre de projets portant sur des thématiques peu recherchées, reposant sur des dynamiques de recherche-formation-action, interpellant la multidisciplinarité, mobilisant des « familles » différentes, et faisant appel aux TIC.

Chacun de ces projets contribue à l’atteinte des objectifs du Réseau : dans l’espace francophone, faire émerger des enjeux, des voix et des visions, des espaces de paroles, des méthodologies de travail et des outils, des actions de plaidoyer et des connaissances afin de promouvoir les questions de genre dans le développement et de réduire les inégalités des femmes et des hommes.

Les principaux projets – qui pourront évoluer pendant les années incluses dans la stratégie - sont :

• Les rencontres « Féministes ou non » (Tanger, décembre 2013) et les actions de suivi pour pérenniser les résultats ;
• Le projet « Violences de genre en milieu scolaire » ;
• Le projet « MIC MAC » - enjeux micro/macro économiques du genre ;
• Le projet de Réseau des Observatoires de l’Egalité de genre (ROEG) ;
• Le genre parmi les acteurs français de l’aide Publique au développement et la solidarité internationale.

6. Stratégies de financement

En 2014 – 2017 la diversification, l’augmentation et la pérennisation des financements sont des objectifs majeurs de Genre en Action. La stratégie consiste à :

• Ne pas faire seule : Continuer à développer des partenariats pour l’organisation et le financement d’initiatives communes ;
• Augmenter les partenariats financiers sud-nord ;
• Solliciter la globalité des financeurs francophones et internationaux ;
• Ne pas ignorer le secteur privé dans la recherche de financement ;
• Lancer des appels aux dons, au financement collectif (crowd funding) ;
• Augmenter le nombre d’adhérent-e-s, donc de cotisations, notamment en ciblant les organisations ;
• Développer certaines prestations de services payantes (sensibilisation, formation, assistance technique, consultation) et introduire des frais de participation (modulés en fonction de ressources) pour certaines rencontres, sans remettre en jeu les principes d’inclusivité et de non-concurrence avec nos membres.

L’approche genre promue par Genre en Action relève à la fois d’un objectif (l’égalité des hommes et des femmes, dans un esprit d’empowerment individuel et collectif de toutes et de tous) et d’une méthode comprenant un corpus d’outils de l’approche genre (analyse institutionnelle, gestion de projet, budgétisation, etc.). Genre en Action n’a pas vocation à concurrencer ses membres mais à les regrouper, à les faire travailler ensemble.

Genre en Action se professionnalise mais souhaite conserver sa dimension militante et ses engagements féministes pour la promotion et le respect des droits humains et des droits des femmes, plus spécifiquement.

2017 et après : A venir ...

Depuis 2003, l’« entreprise » collective et militante qu’est le réseau a réussi à enclencher une belle dynamique parmi les francophones engagé-e-s dans les luttes pour les droits des femmes et l’égalité entre les sexes. Il y a eu des tâtonnements, des pas en avant puis en arrière, des francs succès, des erreurs. Normal.

Mais c’est surtout dans l’ombre que s’est effectuée la plus grosse partie du travail : l’alimentation du site évidemment, mais aussi la mise en relation de centaines de personnes, la circulation ciblée de renseignements pratiques ou d’éléments bibliographiques, la prise de contact avec des organisations dans et hors de la zone francophone, l’animation par la coordinatrice et des membres de rencontres et de formations, la sensibilisation et la mobilisation au quotidien de nouveaux acteurs, notamment des jeunes militantes etc.

En retour, vous êtes nombreuses-x, régulièrement, à vous manifester auprès de la coordination du réseau pour telle ou telle information ou mise en relation, commenter les éditoriaux, envoyer des textes, des outils, réagir dans les forums etc. De plus en plus nombreuses-x aussi à rechercher des coopérations entre membres pour profiter de et alimenter la dynamique du réseau.

Comment mieux réfléchir et agir ensemble ? Comment permettre à celles et ceux qui souhaitent jouer un rôle ouvertement plus actif de le faire ? Comment mettre en œuvre une gouvernance qui permette de mieux repérer les enjeux de genre auxquels les membres doivent faire face et, surtout, de mieux y répondre ? Comment assurer la pérennité du réseau en diversifiant ses sources de financement ? Comment intensifier et mesurer, ensemble, les contributions du réseau auprès de vos organisations, dans leur diversité organisationnelle, géographique et thématique ?

Le chantier post-2017 est en construction ...

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