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Pour une presse engagée, vitrine de la cause féminine !

jeudi 27 novembre 2014

Par Maimouna Makoar Diouf (Sénégal).
Diplômée de Sociologie spécialisée en Famille, Éducation et Environnement africain, et en Communication sociale, Maimouna est une militante de la cause féminine, présidente de l’association pour la protection et l’autonomisation de la femme (APAF) et actuellement journaliste au site d’information www.ajonews.info.

Le processus de changement de comportements suit différentes phases, au cours desquelles, l’information, l’éducation et la communication sont les maîtres mots. Comme le disait Frantz Fanon, « à chaque génération, une mission, qui lui appartient de remplir ou de trahir », aujourd’hui, la nôtre est de participer vivement, de toutes les manières possibles à la création d’une société juste et équitable où les femmes et les hommes jouissent pleinement de leurs droits humains fondamentaux, participent à part entière à la gestion des affaires publiques et disposent du pouvoir de décision.

La pensée féministe, ainsi que les combats féminins, ont souvent été réduits à de simples revendications du genre, parfois même taxés de combat sans objet de « femmes pas assez femmes », porté par des intellectuelles en déphasage avec nos réalités sociales.
Que nenni !
C’est là toute la richesse et la pertinence d’une presse engagée qui se veut un cadre de réflexion et d’échange sur les enjeux et défis actuels pour une amélioration des situations difficiles que vivent les femmes et auxquelles elles ne voient pas d’issue.

En zone rurale, comme en milieu urbain et péri urbain, les femmes constituent une force de changement dont le potentiel d’activités mérite d’être mieux soutenu, mais aussi, de servir de modèle à toutes ces jeunes femmes et filles qui doivent avoir pour mission de prendre la relève.

Chaque jour on voit à travers les médias des publications, des diffusions, des émissions, des informations véhiculaires d’idées stéréotypées qui reflètent d’ailleurs la croyance populaire sénégalaise, mais aussi de la plupart de nos sociétés traditionalistes africaines.

La presse devrait, à l’orée du troisième millénaire, comme c’est le cas dans beaucoup de pays développés, être un support de promotion des questions féminines, du leadership féminin, de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, de soutien des causes féminines et de proposions de solutions durables, capable de donner des informations clés aux citoyennes et citoyens acteurs du changement.

Aussi longtemps que l’on remonte dans l’histoire de l’Afrique, il y a toujours eu des femmes, héroïnes, prophétesses, prêtresse, ou guerrières, qui se sont illustrées par leur courage, leur intelligence et leur abnégation dans la marche et la défense de leurs sociétés respectives.

Pensons à, Aline Sitoé Diatta, la prêtresse de Kabrousse, les Linghéres Ndatté Yalla, Ndieumbeut Mbodj, du Walo, Yacine Boubou, Ngoné Dieye, les héroïnes du Cadior, la Princesse Yennenga, Mère fondatrice du peuple Mossi, Aminatou de Zaria, Reine-guerrière haoussa, Elisabeth Bagaaya, Princesse de Toro, Al Kahena, la Reine Berbère, la Reine Pokou de Côte d’Ivoire, Ranavalona III, reine de Madagascar, Néfertiti d’Egypte, la Reine Saba de l’Ethiopie, etc. N’oublions pas aussi ces héroïnes contemporaines qui, pour emprunter les mots de l’illustre écrivaine Mariama BA, très tôt arrachée à notre affection et dont l’ouvrage Une si longue lettre fait partie des plus grands chefs-d’œuvre du siècle qui fait l’étalage de la condition féminine dans nos sociétés patriarcales, « sans tambour ni trompette », se sont érigées en bouclier face à une société devenue trop restrictive à l’égard des femmes, pour porter le combat de leurs sœurs.

Au Sénégal, un des acquis majeurs de ces combats entrepris à l’aube des revendications pour l’indépendance, est aujourd’hui, l’adoption de la loi instituant la Parité Homme/Femmes dans les instances électives ou semi-électives, une disposition majeure qui permet aux femmes d’accéder aux instances de prises de décisions, particulièrement à l’Assemblée Nationale. Quoique depuis sa promulgation, l’application effective des cette loi reste un vrai défi pour tous les sénégalaises et sénégalais épris de justice sociale et qui se battent par tous les moyens dont ils disposent pour le respect de ce grand acquis sociologique et démocratique. Et dans ce sens, la presse a un grand rôle à jouer pour la conscientisation des masses et des décideurs en évitant toute idée stéréotypée qui réconforterait les autres dans leur volonté de refuser aux femmes l’accès aux instance de prise de décisions.

Maimouna Makoar Diouf

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